VALENTIN GORGEON, 17 ANS, L’EUROPE COMME UNE ÉVIDENCE
Ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre un européen convaincu… de 17 ans. Mais à Amilly ce n’est pas vraiment un hasard. Avec la fête de l’Europe qui existe depuis 15 ans les jeunes de la commune bénéficient d’une sensibilisation à l’Europe comme peu d’autres jeunes du Gâtinais. Le service de la jeunesse d’Amilly mène tout au long de l’année différentes actions dans un vaste projet intitulé « Action Europe Citoyenneté et engagement ». Valentin nous explique comment sa « conscience européenne » s’est peu à peu forgée.
« Ça a commencé au collège Robert Schuman, j’avais 12 ans. Les services de la ville nous proposaient des activités pour les vacances. À commencer par être porte-drapeau pour la fête de l’Europe. C’est comme ça que j’ai commencé à m’intéresser à l’Europe. Au début ce n’était que de la curiosité. Et puis on a fait des voyages. Celui qui m’a marqué c’était en Normandie, sur les plages du débarquement. J’ai vu aussi les cimetières, j’ai compris ce qu’était la guerre, et la chance de vivre aujourd’hui en Europe. Avec le temps je me suis mis à participer à toutes les cérémonies commémoratives. Parce que la mémoire c’est important. On voit des photos sur des livres d’histoire et parfois on ne se rend pas bien compte de la réalité, on la survole. Alors que quand on étudie un peu on se rend compte à quel point c’est impressionnant, et pas si lointain.
Un autre voyage m’a marqué, toujours avec le service jeunesse d’Amilly. C’était à Strasbourg où nous avons visité le Conseil de l’Europe et le Parlement européen. J’étais très impressionné en voyant cette organisation incroyable. Je me suis dis : « c’est là qu’on s’occupe du futur ». Alors c’’est vrai que je n’arrive pas à suivre toute l’actualité européenne parce que, au jour le jour, il faut que je passe le bac (sourire). Et puis je n’ai que 17 ans et je n’ai pas pu voter aux dernières élections. C’était un peu frustrant parce que la prochaine fois c’est dans longtemps ! Mais je me rattrape d’une autre manière. Le Parlement européen fait des sondages pour connaître le sentiment des jeunes européens et je réponds par internet. Ce qui m’a marqué c’est le Brexit en Grande-Bretagne. J’ai trouvé ça très étonnant et difficilement compréhensible. En 3ème j’avais fait un voyage en République d’Irlande. Je connais un peu ce pays, et je me dis que cette situation pourrait raviver les tensions en Irlande du Nord. »
Valentin a fait une grande partie de sa scolarité en section européenne. Il pratique l’anglais et l’espagnol. Il est en Terminal Scientifique Sciences de l’Ingénieur et passe le bac cette année. Ensuite il prévoit de faire une école préparatoire pour entrer ensuite dans une école d’ingénieur. Mais il hésite encore et se demande s’il ne va pas tenter de rentrer à l’école des cadets d’Air France. « Je m’intéresse beaucoup aux nouvelles technologies, par exemple à ce que fait Elon Musk avec ses lanceurs de satellites et ses idées pour aller sur Mars. » Sinon, pour se détendre, Valentin pratique la natation. Pour lui c’est assez simple, il habite en face de la piscine d’Amilly.
« L’HISTOIRE N’EST PAS UNE NOSTALGIE MAIS UNE LEÇON POUR L’AVENIR »
Cette année, le 8 mai, Valentin Gorgeon a pris la parole devant le monument aux morts d’Amilly pour lire un texte qu’il a en partie écrit. Extraits.
« Nous les descendants, il nous appartient de rappeler le calvaire que ces hommes ont connu pour mieux comprendre la barbarie et empêcher son retour.
Le 9 mai 1950, Robert Schuman signait ce que l'on a appelé « l'Acte de Naissance » de l'Union Européenne.
Des peuples qui ont été ennemis peuvent se réconcilier ; la France et l’Allemagne, au-delà des souffrances, ont eu l’audace de le faire, c’était la plus belle façon d’honorer les morts et d’offrir aux vivants une garantie de paix.
L’Europe s’est construite autour d’une exigence de paix avec la volonté de forger ensemble une mémoire commune. L’histoire n’est pas une nostalgie mais une leçon pour l’avenir. »