« FIL TON REZO », OU COMMENT DE JEUNES MICRO-ENTREPRENEURS S’ORGANISENT
Alexandre Poirier, 28 ans, a sa petite entreprise de communication, Hélios Prod, spécialisée dans les films événementiels et d’entreprises. Il est aussi pilote de drone pour réaliser des images spectaculaire. Céline Roy a 32 ans et son domaine, c’est le graphisme. Vincent Marville, 25 ans, intervient pour l’entretien de bâtiments et d’espaces verts. Ce sont les trois fondateurs d’un nouveau réseau professionnel dans le Loiret, celui de micro-entrepreneurs qui ont décidé de partager leurs carnets d’adresses de clients et de prospection. « Lorsqu’on est petit, on est souvent seul », explique Alexandre Poirier. « Prospecter de nouveaux clients ça prend beaucoup de temps, avec des résultats aléatoires. L’idée est donc de fédérer nos énergies ». Et ça s’appelle « Fil ton rezo ».
Le principe est simple. Un micro-entrepreneur travaillant dans un secteur particulier peut rejoindre ce nouveau réseau professionnel à la seule condition qu’il ne se retrouve pas en concurrence directe, sur le même territoire, avec un micro-entrepreneur déjà membre du réseau. « L’idée est bien sûr de ne pas se mettre en concurrence les uns les autres, ça n’aurait pas de sens et ça ne fonctionnerait pas. Notre réseau consiste à s’entraider pour trouver des clients. Par exemple en faisant un film institutionnel quelque part, je peux apprendre auprès de mon client qu’il a besoin de graphistes pour un prochain projet où qu’il recherche une personne pour entretenir les espaces verts. Ce n’est pas mon domaine d’intervention, mais je peux dire à mon client que je connais des gens en capacité de le faire et lui donner les contacts des professionnels qui sont dans le réseau. Je peux aussi prévenir un des membres du réseau qu’un de mes clients cherche un professionnel dans son domaine d’intervention. Le but c’est que l’information circule entre les membres de Fil ton rézo ».
Pour l’instant une dizaine de micro-entrepreneurs ont demandé leur adhésion. On y trouve des professionnels aussi différents qu’un web-designer, un sophrologue, un peintre, un art thérapeute ou un informaticien. Leur point commun est la volonté de trouver le moyen de faire grandir « chacun mais ensemble » leur micro-entreprise. « C’est vrai que lorsqu’on débute on est souvent seul », explique Alexandre Poirier. Avec le réseau, et les contacts humains qui vont avec, on va en quelque sorte se serrer les coudes pour progresser ensemble. Il est par exemple prévu des rencontres ou les membres du réseau vont travailler en groupe sur des thématiques comme « savoir se vendre ». On a prévu des ateliers pratiques pour simuler des entretiens clients et s’entraîner. En France le nombre de micro-entrepreneurs va encore augmenter ces prochaines années. Nous, on se prend en main, on veut trouver des solutions et on n’est pas fataliste. »